
Qu’est-ce qu’un EPI ?
Un équipement de protection individuelle (EPI) est un dispositif ou moyen destiné à être porté ou tenu par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa sécurité ainsi que sa santé. Les EPI sont classés par la réglementation européenne en 3 catégories, selon la gravité du risque concerné : équipements de travail couvrant les risques mineurs (Classe 1), les équipements de protection spécifique pour les risques importants (Classe 2), équipements de sécurité pour les risques graves à effets irréversibles ou mortels (Classe 3).
Les risques peuvent être de différentes natures : chimique (poussière, vapeur, solvant…), mécanique (choc, coupure, projection….), électrique, thermique, biologique, rayonnement ionisant ou non (infrarouge, laser, ultraviolet), bruit….
Quel est le rôle de l’employeur ?
L’employeur a obligation de prendre des mesures de prévention et de mettre à la disposition de ses salariés, prestataires et intérimaires, des moyens de protection adaptés aux risques. Il doit privilégier en premier lieu les dispositifs de protection collective. Si ces mesures sont insuffisantes ou inappropriées, il doit prévoir des EPI selon une analyse de risques préalable. Les EPI doivent donc être fournis gratuitement par l’autorité territoriale qui en assure le bon fonctionnement, le maintien en conformité et un état hygiénique satisfaisant. L’employeur doit enfin veiller à leur utilisation effective. Il est conseillé d’associer les agents aux choix de ces équipements. Cette participation permet de mieux les faire accepter.
Pour la tête et les oreilles
Protection de la tête :
La tête doit être protégée par un casque de protection, une coiffure (anti-happement) ou une casquette anti-heurt en fonction du risque auquel elle est exposée. L’utilisation de cet équipement est préconisée en cas de risques de:
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chute d’objet,
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choc,
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projection de métaux en fusion,
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poussières, heurt,
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happement de la chevelure.
Protection des oreilles
L’oreille est exposée à un seul risque : le bruit (surdité, fatigue, stress).
L’ouïe peut être protégée par des bouchons d’oreille (pré-modelés, façonnés par l’utilisateur, réalisés sur mesure) ou des coquilles qui se fixent sur un serre-tête ou un casque. Le type de protection dépend de la fréquence du son dont l’agent doit se protéger (exemple : avec une protection adaptée, les fréquences d’un son d’une machine-outil, seront considérablement atténuées mais une conversation entre agents pourra toutefois s’établir)
Pour les yeux et le visage
Les yeux et le visage sont à protéger par des lunettes à branche, lunettes masques, des écrans faciaux ou visière. Une cagoule protège complètement la tête et éventuellement les épaules. L’utilisation de cet équipement est préconisée en cas de risques :
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mécaniques (projection de particules solides, choc),
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chimiques (projection de particules liquides, poussières) ;
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thermiques (froid, chaleur, projections de métaux en fusion, feu),
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liés aux rayonnements (ultraviolet, infrarouge, laser).
Pour les voies respiratoires
La protection des voies respiratoires peut se faire à l’aide d’appareils filtrants (masque filtrant, masque à filtre) ou d’appareils isolants (à l’air libre, à adduction d’air comprimé, appareils autonomes).
Ce type d’équipement est obligatoire en cas de risques :
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d’inhalation de poussières, de particules, de fibres, de gaz, de vapeurs,
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et / ou d’ambiance appauvrie en oxygène.
Pour le corps
Pour protéger le corps, il faut utiliser des vêtements ou des articles d’habillement spécifique pour chaque risque (ex : contre les risques de chute de hauteur, il faut utiliser un dispositif de préhension du corps (harnais d’antichute) et un système de liaison).
L’utilisation de ces équipements est préconisée en cas de risques :
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thermiques (feu, chaleur, froid, intempéries),
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chimiques (expositions aux produits chimiques, liquides ou gazeux, projections de matières dangereuses),
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mécaniques (perforations, coupures, happement..),
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biologiques,
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noyade,
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risque routier,
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travaux sur la voie publique (vêtement de signalisation de haute visibilité de classe 2 ou 3).
Protection des membres inférieurs
Le pied doit être protégé par des chaussures ou des bottes adaptées aux situations de travail. D’autres protecteurs tels que les genouillères, les guêtres, les protège-jambes ou les sur-bottes sont également destinés à la protection des membres inférieurs et sont à utiliser dans des situations particulières. L’utilisation de ces équipements est préconisée en cas de risques :
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mécaniques (chocs, coincements, piqûres, coupures),
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chimiques (poussières, liquides corrosifs, toxiques ou irritants),
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électriques (contacts électriques avec conducteurs sous tension, décharges électrostatiques,
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thermiques (froid, chaleur, projections de métaux en fusion, feu),
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liés aux rayonnements (ultraviolet, infrarouge, radioactivité),
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biologiques (allergies, irritations,
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liés à une action de déplacement (chutes, glissades, faux mouvements..).
Protection des membres supérieurs
La main et l’avant-bras sont à protéger des risques à l’aide d’un gant, d‘une moufle ou d’une manchette.
L’utilisation de ces équipements est préconisée en cas de risques :
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mécaniques (abrasions, coupures par tranchages, déchirures, perforations, piqûres),
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électriques (décharges électrostatiques, contacts électriques avec conducteurs sous tension),
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chimiques (pénétration de produits chimiques liquides ou poussières),
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thermiques (froid, chaleur, projections de métaux en fusion, feu),
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biologiques (allergies, irritations, développement de germes pathogènes),
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liés aux rayonnements (radioactivité, radiation ionisante).

Que risque-t-on à ne pas porter son EPI ?
Dans un premier temps, l’accident de travail pouvant s’avérer mortel (chute, projection de produits chimiques ou de flammes….) ou de maladie professionnelle (inhalation de vapeurs, de poussières….), le salarié peut être licencié pour faute grave s’il refuse de porter ses EPI, allant ainsi à l’encontre des obligations de l’entreprise. L’employeur n’est pas épargné en cas de manquement aux prescriptions réglementaires relatives aux EPI. Il peut pénalement être condamné et encourt des amendes lourdes et des peines de prison fermes pouvant être fatales pour son activité. La démarche du port des EPI doit s’inscrire dans le développement de la culture sécurité et être accompagnée d’une campagne de sensibilisation. La qualité de l’approche pédagogique ne doit pas être négligée pour espérer d’excellent résultats.